Les enfants peuvent nous en faire voir de toutes les couleurs par moment. Parfois, on peut même avoir l’impression que c’est un mandat qu’ils se donnent. Évidemment, ce n’est pas le cas.
Toutefois, lorsque l’on est dans une période plus difficile avec eux, on peut avoir tendance à entretenir ce genre de pensées à leur égard.
Il est vrai de dire qu’il est important de comprendre d’où proviennent leurs comportements et réactions et de saisir pourquoi ils ont lieu. Cet article est en complément à ceci, puisqu’il vous outille en vous proposant quatre stratégies afin de mieux réagir dans des situations d’opposition ou de résistance, ou que vous prévoyez en vivre.
Voici quelques mises en situation qui seront utilisées dans cet article pour des exemples.
« Antoine! Tu as encore laissé traîner tes affaires! Combien de fois il va falloir que je te le répète pour que tu comprennes? »
« Non, mais c’est une blague! Je te le répète à tous les soirs, ce n’est pas du nouveau, Béatrice! »
« Je ne suis plus capable de t’entendre rouspéter, Jacob. C’est comme ça et c’est tout! »
1re stratégie : parler de la situation
Lorsqu’une situation nous fait réagir, certains peuvent avoir tendance à faire un «sermon» ou alors se plaindre à l’enfant. Les exemples ci-haut démontrent bien des réponses qui sont réactives aux situations. Vous serez d’accord avec moi que ce genre de répliques fait escalader les situations avec les enfants.
Cela ne leur donne pas envie de collaborer. Imaginez un instant si votre patron ou votre conjoint vous parlait ainsi? Et ceci est sans parler du modèle que vous leur montrez pour exprimer et gérer une frustration.
À l’inverse, je vous propose d’être proactif face aux événements qui peuvent survenir avec vos enfants en parlant de la situation tout en restant dans les faits, c’est-à-dire en décrivant la situation et en donnant de l’information. On peut ajouter ensuite notre demande ou notre consigne de façon à inviter l’enfant à collaborer (c’est ce qu’on veut au bout de la ligne, non?).
Par exemple, le parent d’Antoine pourrait mentionner ceci: «J’observe que tes crayons et tes cahiers sont sur le plancher. Il se pourrait qu’on marche dessus, qu’on les brise et qu’on se blesse. Je te demande de les ranger afin d’éviter tout ça, chéri d’amour.» Bien entendu, le parent aura probablement pris une grande respiration, tourné sept fois sa langue et mis un sourire sur son visage, particulièrement si cela fait plusieurs fois qu’il avertit Antoine à ce sujet.
En restant dans les faits, on fait réfléchir l’enfant sur la situation et sur le fondement de notre demande.
2e stratégie : parler de vos sentiments
Cette deuxième technique vous invite à nommer à votre enfant ce que les situations vous font vivre. D’ailleurs, il est important d’adapter son discours avec l’âge de l’enfant et avec la situation.
De plus, il est signifiant que votre enfant comprenne que vous êtes aussi un humain avec des émotions et que tous doivent faire des compromis et faire preuve de respect malgré tout. Il va sans dire qu’il est important d’éviter les reproches et les attaques. En utilisant le « je » ou la formule « je me sens… », cela facilite l’utilisation de cette stratégie.
3e stratégie : synthétiser
Cette stratégie met en lumière l’action ou ce que vous attendez de votre enfant, en restant concis et précis. Par exemple, le parent d’Antoine pourrait dire ceci : « Coco d’amour, les crayons! ». Le tout serait mentionné avec une attitude invitante et ferme à la fois.
Ou encore, le parent de Béatrice, qui veut que sa fille vide sa boite à lunch en revenant de l’école, pourrait plutôt dire cela, avec un grand sourire exagéré en prime afin de mettre un peu d’humour à travers la situation : « Cocotte, boite à lunch! » En restant bref et précis, l’enfant comprend ce qui est attendu de lui. Les discours de type Socrate peuvent attendre à d’autres moments si vous souhaitez avoir leur collaboration.
4e stratégie : utiliser un visuel
Parfois, les mots verbaux peuvent être mis de côté et l’utilisation d’une petite note (pour les enfants qui savent lire) ou d’une image peut faire passer votre message. Par exemple, le parent d’Antoine pourrait laisser une note sur laquelle il serait inscrit ces mots : « Merci de ramasser avant le souper ». Une image pourrait également illustrer un enfant qui ramasse ses jouets.
Le parent de Béatrice pourrait, quant à lui, laisser une note sur la porte d’entrée avec un rappel de vider sa boite à lunch en arrivant à la maison : « Ma chérie, merci beaucoup de m’aider en vidant ta boite à lunch, je t’aime xx. »
Elle pourrait tout aussi bien déposer, à côté de Béatrice, une image de boite à lunch, sans rien dire, et repartir faire autre chose. Cette stratégie, qui s’appelle faire de l’induction, donne le message suivant à l’enfant : « Je sais que tu vas le faire, je te fais confiance ».
Le parent de Jacob pourrait laisser une note sur sa table de chevet mentionnant cette idée : « Mon coco, qu’en penses-tu si on mettait de la musique, ce matin, en s’habillant? » Vous aurez compris, au fil de ces quatre stratégies, que l’élément commun qui revient est l’attitude avec laquelle le parent applique son intervention.
En conclusion
Il va sans dire que c’est la clé pour chacune de ces stratégies et pour plusieurs autres d’ailleurs.
Être empathique et calme dans vos interventions est primordial si vous souhaitez qu’elles fonctionnent afin d’observer un changement chez votre enfant afin qu’il collabore mieux.
Texte paru sur le site web de FDMT: https://blogue.fdmt.ca/4-techniques-prevenir-opposition/