Lorsque les parents ont plus d’un enfant, ils portent alors en eux le souhait que leurs enfants s’entendent bien, jouent ensemble, et ultimement, développent une belle relation à l’âge adulte.

Toutefois, lors de la petite enfance, de l’enfance et de l’adolescence, il est normal que frères et sœurs vivent des conflits et des périodes plus difficiles. Cela fait partie de la réalité de fratrie. Toutefois, là où selon moi on doit mettre une limite et intervenir, est lorsque les valeurs que vous souhaitez transmettent et les règles sont transgressées (exemple : le respect ou les gestes de violence).

Voici donc trois astuces, parmi plusieurs autres, pour vous aider à accompagner vos enfants dans le développement de leurs relations.

La justice

Premièrement, il y a la notion de justice. Je suis certaine que ce genre de phrase ne vous est pas inconnu : «Ahhhhh mais c’est paaaas juuussste!!!!» ou encore «Aaahhh mais pourquoi lui il peut mais pas moi!?!». En effet, chez plusieurs enfants, la notion de justice est fondamentalement importante à leurs yeux et ils peuvent vivre beaucoup de frustration en lien avec les situations qu’ils perçoivent injustes.

Le mot clé ici est «perçoivent». Vous comprenez donc que l’enfant le vit réellement et ne comprend pas nécessairement que c’est normal que l’aîné puisse, par exemple, se coucher plus tard ou encore avoir accès à un privilège que le cadet ne peut accéder encore.

Un conseil que je vous suggère dans ces moments est de faire voir l’envers de la médaille à l’enfant qui vit cette injustice. Par exemple, nommer que l’aîné a tel privilège, mais en revanche, puisqu’il est le plus vieux, d’autres tâches lui sont demandées, ce qui n’est pas son cas, car il est plus jeune.

Allons-y avec un exemple. Jérémy se plaint que son frère aîné, Mathis, a le droit de se coucher plus tard que lui. La maman des garçons explique alors à Jérémy que Mathis, à son âge, se couchait à la même heure que lui. De plus, Mathis doit faire des tâches pour aider ses parents, comme aider à essuyer la vaisselle et faire ses devoirs, tandis que Jérémy joue. La maman de Jérémy l’amène alors à comprendre que Mathis a 1) moins besoin de sommeil que lui et 2) fait des tâches alors que lui s’amuse.

Si Jérémy persiste dans son idée, sa maman pourrait alors lui demander de faire des tâches lui aussi afin qu’il expérimente qu’être plus grand amène son lot de responsabilités.

«Laisse-moi tranquille!!»

Si vous êtes parents de plus d’un enfant, ce genre de phrase vous est certainement bien connu. La notion du temps en individuel pour chacun est importante à faire respecter. Je suis entièrement d’accord avec le fait qu’il est important d’encourager les enfants à jouer entre eux pour qu’ils développent leurs relations. En même temps, ce qui favorise une belle relation et un respect mutuel est aussi de laisser du temps seul à chacun lorsqu’un d’eux en a besoin.

Donc, comme parents, si vous êtes témoins d’une telle demande de la part d’un de vos enfants, il serait intéressant que vous interveniez si l’enfant qui reçoit la demande ne la respecte pas. Le genre d’accompagnement que je vous conseille dans ce type de situation est le suivant. Le parent va voir les enfants : «Oh, j’entends que Mathis veut du temps pour lui seul à sa chambre. Est-ce que tu as compris sa demande Jérémy?»…«Je comprends que tu aimerais jouer au camion avec Mathis, mais il veut être seul pour le moment. Je m’attends à ce que tu respectes ce qu’il te demande. Tantôt, lorsqu’il sera disponible, vous pourrez jouer à un jeu ensemble. Maintenant, viens, je vais t’accompagner pour trouver ce que tu pourrais faire en attendant.»

Une multitude de scénarios sont alors imaginables suite à ce genre d’intervention. Il est possible que vous ayez à gérer une crise, autant qu’il est possible que vous puissiez jouer quelques minutes avec le cadet afin de le distraire et lui montrer qu’il est capable de s’occuper même sans son frère ou sa sœur.

Les querelles

Le «gros morceau» de gestion de la fratrie? Fort probable, et tant mieux si ce n’est pas le cas dans votre famille. Prenons l’exemple que Mathis agace Jérémy, peu importe le motif. Je vous encourage à enseigner à vos enfants la méthode d’affirmation suivante: la méthode 1-2-3.

Cette méthode permet de développer l’affirmation saine chez l’enfant. Je vous conseille de vous l’imprimer et de l’afficher, si cette problématique est récurrente chez vous. Donc, lorsque vous aurez à gérer une altercation, amener les enfants devant l’affiche et suivez le processus avec eux, en ayant une attitude d’ouverture et de guide. Avec le temps, les enfants auront moins besoin de votre soutien et prendront certainement l’habitude de soit s’y référer ou encore mémoriseront le processus et le feront inconsciemment.