Le retour à l’école peut être synonyme de stress pour les enfants et les parents. Bien qu’il s’agisse d’une réaction normale, voire saine pour l’être humain, si le stress est vécu quotidiennement et en intensité importante, il devient nuisible. Essayons de démystifier le stress lié à la vie scolaire et de voir diverses stratégies pour favoriser une « belle » rentrée.
Stress et mammouth
Le stress sert à nous signaler le danger, pour nous mettre en alerte afin de mobiliser nos énergies et nous pousser à agir. Durant la préhistoire, le «stresseur» le plus important était le mammouth, qui mettait l’humain dans un tel état de stress que tout son corps était interpellé pour survivre. Les chercheurs nomment ces réactions «Fight or Flight »(combattre ou fuir). Les hommes combattaient le mammouth ou s’enfuyaient pour survivre.
Depuis fort longtemps, il n’y a plus de mammouth et le risque d’en croiser un est nul. Selon Sonia Lupien, chercheure et spécialiste sur le stress humain, le cerveau n’a pas compris qu’il aurait dû évoluer quant à la perception du stress vécu. Les réactions du corps sont donc restées les mêmes que dans la préhistoire: combattre ou fuir.
Stress et rentrée
Quel est le lien avec l’école? En fait, c’est qu’elle suscite un stress important pour de nombreux élèves, et celui-ci peut devenir plus persistent et affecter d’autres sphères de la vie si des solutions ne sont pas mises en place. Selon Yamamoto et Byrnes, la moitié des 20 facteurs les plus stressants pour un enfant sont liés à la vie scolaire. Une tonne de situations, la plupart d’ordre social, peuvent procurer du stress à votre enfant, bien que les signes ne soient pas toujours apparents. En premier lieu, il est bien sûr important d’en prendre conscience, puis de mettre en place des stratégies pour diminuer l’intensité et la fréquence du stress vécu par l’enfant, et surtout, s’adapter à chacun d’eux.
Les symptômes que peuvent vivre les enfants lorsqu’ils réagissent à un stress sont nombreux : constipation, diarrhée, maux de tête ou de ventre, tics nerveux, grincements de dents, incapacité de dormir ou sommeil excessif, transpiration accrue, douleurs musculaires, fébrilité, pleurs, agressivité, irritabilité, etc. À long terme, des maladies psychosomatiques et un affaiblissement du système nerveux peuvent se développer si aucune aide n’est apportée.
Prendre soin de soi
Les stratégies favorisant une gestion adéquate du stress et de l’anxiété sont nombreuses. L’attitude de l’adulte a un grand impact sur l’état de l’enfant. Par contre tout ne repose pas sur les épaules des parents car plusieurs facteurs influence le stress vécu. Toutefois, il convient de garder à l’esprit que votre attitude et votre propre état interne aura un impact significatif sur lui.
Dès lors, pour l’adulte, une première stratégie consiste à prendre soin de son état émotif. Si la vie scolaire de votre enfant vous stresse et que vous avez des préoccupations importantes, prenez du temps pour vous calmer et, surtout, trouver des solutions pour vous apaiser et éviter de transmettre votre état à votre enfant.
À la recherche de solutions
Abordez la situation avec votre enfant. Faites-le parler et, surtout, écoutez-le attentivement. Posez-lui des questions ouvertes (qui ne se répondent pas par «oui» ou par «non») et questionnez-le sur ce qu’il vit, sans jugement et sans lui mettre des mots dans la bouche. Il est parfois difficile aux plus petits de nommer ce qu’ils vivent. Vous pouvez alors être plus précis dans vos questions. Savoir que vous êtes présents et que vous le soutenez a toujours un effet rassurant.
De plus, accompagnez-le dans la recherche de solutions. Par exemple, proposez-lui de faire des exercices de respiration, de contractions musculaires, de yoga, de méditation, etc. Les séances de méditation de pleine conscience abondent sur Internet et sont gratuites. L’idée de ces exercices est double : amener le cerveau à se concentrer sur autre chose et diminuer la fréquence cardiaque. Cela envoie un message au système d’alarme interne qu’il n’y a pas de mammouth en vue!
Outils d’apaisement
Vous pouvez également procurer à votre enfant des objets à manipuler, comme des balles anti-stress, un « tangle » ou des coussinets de manipulation. Le livre 10 questions sur… l’anxiété chez l’enfant et l’adolescent constitue une référence intéressante. De plus, les cartons Retour au calme outillent bien les enfants sur la manière de gérer une émotion désagréable.
En conclusion, il est primordial de se rappeler que chacun vit les situations stressantes à sa façon. Ce qui peut être perçu comme stressant pour l’un, ne l’est pas nécessairement pour l’autre. L’important est de s’adapter à l’enfant, le rassurer et l’accompagner dans la recherche de moyens d’apaisement, et surtout, éviter les phrases comme : « Ben non, c’est rien, t’en fais pas. » puisque l’enfant se sentira incompris et cela n’offre aucun soutien.
Bonne rentrée à tous!
Lysanne Lanthier
Éducatrice spécialisée et Coach familial
Fondatrice et propriétaire d’Objectif famille
Texte paru sur le site de Brault & Bouthillier: cliquez ici.