En ce temps de l’année où l’Halloween est à nos portes et où la notion de peur peut prendre d’autres mesures, je souhaite vous faire part d’un élément non négligeable. Il s’agit de faire sursauter son enfant volontairement, donc de façon réfléchie. Par exemple, si vous vous dites: «Ah oui, je vais arriver derrière lui et crier «ARRRGG!»; ce sera drôle». Non, ce ne le sera pas. Pas pour votre enfant. Dans ce texte, je vous explique pourquoi tout cela est loin d’être de la rigolade et pourquoi il est à éviter pour ne pas affecter le développement d’un enfant.
Évidemment, je ne fais pas allusion aux moments imprévus pouvant survenir, comme lorsqu’un parent tourne un coin de mur et qu’il tombe face à face avec son enfant, ce qui entraîne un sursaut. Je parle bien sûr des parents qui, intentionnellement, font peur à leurs enfants, soit en arrivant par surprise près d’eux, soit en se déguisant de façon effrayante, soit en criant de façon démesurée. Bref, vous comprenez l’idée.
Pourquoi est-ce à éviter?
Lorsque ceci arrive aux enfants, ces derniers vivent différentes émotions, telles que de la peur, de la frayeur, de la tristesse, etc. Par contre, la joie n’y figure point. En fait, ces situations font rire davantage l’entourage. L’enfant, lui, est dans un tout autre état : il peut figer, crier, pleurer ou même s’enfuir. Il est important aussi de comprendre qu’il est loin de s’agir d’une réaction de caprice.
Ce qui se passe dans son corps est une réaction causée par un «stresseur» vécu. Un message d’alerte est envoyé à son système d’alarme (son système nerveux central) qui lui indique qu’il est probablement en danger. Alors, le système de réaction (fuir, combattre ou figer) est enclenché pour affronter la situation. Différentes hormones pour faire face à la situation sont également sécrétées dans le corps, dont l’adrénaline et le cortisol, et ce, tout comme si sa vie était menacée, par exemple, par l’attaque d’un prédateur.
Même si vous vous dites que c’est banal, que vous n’êtes que son parent lui faisant faire un saut ou voulant lui jouer un tour, cela ne change rien, car le corps est programmé pour réagir aux événements stressants de la même manière, qu’ils soient engendrés par un membre de la famille ou par une attaque réelle.
Le système nerveux central ayant été alarmé, il a alors besoin de se décharger. Certains enfants ont besoin de plusieurs minutes ou même des heures pour retrouver un état de calme interne. C’est donc pour cela que certains enfants font de grosses crises ou alors fondent en larmes : c’est l’amygdale dans le cerveau qui a besoin de se décharger. Une fois la réaction passée, l’enfant revient tranquillement à son état de paix intérieure.
Toutefois, un enfant qui serait fréquemment, voire quotidiennement, mis dans cet état pourrait éventuellement développer une certaine nervosité, ce qui entraînerait chez lui un état quasi-constant d’hypervigilance. Ceci ferait en sorte que l’enfant serait sur ses gardes et dans un état de stress et d’hypervigilance pratiquement permanent. Évidemment, vous comprenez que c’est un état non souhaité et qui cause de graves conséquences sur l’enfant et sur son développement. Il est ainsi souhaitable de sensibiliser les parents à éviter ce genre de comportements avec leurs enfants.
Et l’Halloween!?
Comme on le sait, le soir de l’Halloween ou lors d’une fête d’Halloween, il est probable que certains adultes, par leur déguisement ou par leur attitude, fassent peur aux enfants. Immanquablement, vous ne pouvez pas contrôler ce que l’entourage fera à votre enfant ni ce qu’il vivra lorsqu’il n’est pas en votre présence. Cependant, vous pouvez demander aux gens, au début de la soirée de fête, d’éviter de faire volontairement peur à votre enfant.
De plus, si vous décidez de passer l’Halloween avec de jeunes enfants et qu’ils vivent des moments de peur, il se peut que vous ayez à retourner à la maison s’ils se désorganisent ou s’ils vivent trop de stress. Ce sera à vous de juger la situation. Si certaines maisons semblent terrifiantes, vous n’êtes pas tenus d’y aller et vous pouvez passer aux suivantes. Les jeunes enfants ne comprennent pas tout à fait ce qui se passe lors de cette journée et de cette soirée. Vous n’êtes donc pas dans l’obligation de passer l’Halloween si votre enfant a, par exemple, deux ans. Il y aura bien d’autres années qui suivront pour vivre cet événement pleinement.
Pour en connaître davantage sur le stress, sur les comportements qui y sont reliés et sur les interventions à privilégier, contactez-nous.